L'écriture : je t'aime, moi non plus !


Je suis née à Bordeaux, dans le sud-ouest de la France. Je grandis entourée de mes trois soeurs et de mon frère. De ma scolarité, je ne garde pas un souvenir excellent, car, si je possède quelques dispositions en mathématiques , je suis une élève assez médiocre en français! Dyslexique, ma lecture est longtemps laborieuse et mon orthographe approximative... Les compositions écrites que j'ai retrouvées dans de vieux cahiers souffrent d'un sérieux manque d'inspiration et le style est pesant. Non décidément, rien ne me destinait à devenir un jour écrivain public !

Pourtant, malgré ma hantise des mots, je me lance dans les études supérieures et, après avoir obtenu une maîtrise en sciences économiques, je pars à Montpellier pour faire un DESS (Master) d'Administration et de gestion du secteur rural et agro-alimentaire. Dans cette ville du pourtour méditerranéen, il fait bon vivre et je décide d'y rester, d'autant que je rencontre celui qui deviendra le père de mes trois enfants (Rémi, Sidonie et Colas). Un laboratoire de recherche en économie me propose de faire une thèse et m'offre mon premier travail sérieux. Je deviens responsable de l'Observatoire régional de l'emploi et des formations du Languedoc-Roussillon. Pendant dix ans, je gère des outils d'aide à la décision et je produis des études pour des institutions telles que le Conseil Régional, la DRTEFP, le Rectorat, l'ANPE, les organisations patronales et salariales, les réseaux d'information, les organismes de formation, etc.

Le boulot est intéressant, très varié. On m'interroge sur les orientations à prendre en matière de politiques régionales, on me convie à des réunions importantes ou à des colloques nationaux, on écoute mes avis. Certes, je manipule beaucoup de chiffres et de statistiques, mais je me mets à rédiger des notes administratives, des synthèses de rapports, des articles scientifiques, des études qualitatives. Comme c'est également à moi que revient la tâche de corriger les publications de l'Observatoire, je deviens une maniaque de la faute d'orthographe et de la faute de syntaxe. Peu à peu, je gagne en assurance et en méthode. 

Et bien sûr, je suis obligée de faire des efforts puisque, en même temps que j'assume ma fonction à l'Observatoire, je me lance dans la longue aventure de la thèse qui consiste à produire une analyse conceptuelle et approfondie sur une sujet (le mien concerne la relation formation-emploi dans un cadre régional et un système décentralisé... ). Lentement, je me familiarise avec l'exercice d'écriture, j'apprends à construire des argumentaires percutants, à énoncer clairement ma pensée, à l'exprimer de façon vivante pour la rendre accessible à d'autres. A force de manipuler les concepts des autres, dans des livres parfois ardus d'économie et de sociologie, je contrôle mes peurs de petite fille, peurs qui me faisaient heurter sur tous les mots et rendaient incompréhensible ce que je lisais... 

Il ne faut jamais présager de rien. Peu à peu j'apprivoise 
 
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